Enseigner au Sénégal, mon expérience.
Durant ma dernière année de formation à l’Ecole Normale Catholique du Brabant Wallon, j’ai eu l’opportunité de partir réaliser un stage à l’étranger, au Sénégal.
Un projet collectif
Ce stage impliquait 4 étudiantes en préscolaire et 6 étudiantes en primaire. Grâce à cette mixité, nous avons pu mieux comprendre les facettes du métier de l’autre et partager les visions que nous avions de celui-ci. Durant notre séjour au Sénégal, nous nous sommes découvertes sur une même longueur d’onde… partager un futur métier commun a bien évidemment beaucoup joué ! Je suis reconnaissante d’avoir pu rencontrer des personnalités si exceptionnelles, faire partie de ce groupe a été une chance.
Notre stage à l’école à Jésus-Roi
Avec les étudiantes du préscolaire, nous avons été accueillies à l’école préscolaire Jésus-Roi à Mbour. Jésus-Roi est une école privée qui compte 3 classes d’une cinquantaine d’enfants chacune. J’ai beaucoup appréhendé ce nombre, car je ne m’étais jamais retrouvée en charge d’autant d’enfants lors de mes stages en Belgique. Heureusement, nous avons pu nous répartir en deux binômes pour mieux appréhender cette difficulté. Avec ma binôme, Charlotte, c’est la classe de moyenne section qui nous a accueillies durant 3 semaines.
Le groupe classe étant conséquent, les enfants sont répartis en plusieurs groupes d’une quinzaine d’enfants. Ces petits groupes vivent des activités d’apprentissage avec leur enseignant pendant que le reste de la classe s’occupe avec des ateliers autonomes tels que de l’enfilage de perles, des blocs de constructions, des puzzles et des livres. Le groupe classe se réunit durant le temps consacré au chant et les activités en psychomotricité. Les matinées sont rythmées par un horaire très précis et les enfants rentrent chez eux en début d’après-midi, avant les trop fortes chaleurs. Durant cette matinée d’école, aucun moyen de s’ennuyer tellement les temps d’apprentissages s’enchainent.
Durant notre stage, nous avons suivi le programme initial en reprenant les objectifs d’apprentissages qui étaient relatifs au calendrier scolaire. Maintenir le rythme de l’horaire a été éprouvant, nous avions l’impression de réaliser une semaine entière d’apprentissages en seulement une matinée ! Nous avons reproduit les rituels que les enfants réalisaient quotidiennement et avons apporté de nouvelles transitions que nous faisions dès que nous trouvions quelques minutes.
Ce que je retiens de l’expérience
Durant ce stage, j’ai réalisé l’importance de la manipulation. Il n’y a rien à faire, c’est lorsqu’elle est peu présente qu’on réalise tout son sens. L’enseignement au Sénégal est effectivement assez frontal et il n’est pas rare que les enfants en maternelle se retrouvent assis sur une chaise à écouter leur maitresse durant de longues minutes. Lorsqu’avec Charlotte nous avons pris la classe en charge, nous avons introduit un peu de manipulation. Bien que les enfants aient été premièrement perdus, nous avons observé au fil du temps une motivation plus importante pour beaucoup d’entre eux. Nous nous sommes amusées à les voir manipuler avec hésitation ce qu’on leur proposait et à finalement être fiers de ce qu’ils faisaient.
Mon moment favori était le temps destiné au chant. J’ai pris un plaisir fou à regarder les enfants chanter et danser au rythme du djembé. Le rythme est tellement naturel et ancré… j’avais parfois l’impression d’être ridicule lorsque je tentais quelques pas de danse avec eux ! Je me suis promis d’instaurer un rituel de chant et danse dans ma future classe… au rythme du djembé que j’ai rapporté.
Durant ce stage j’ai mesuré la facilité que nous avons en Belgique grâce à l’accès facile à un ordinateur, une imprimante ou une photocopieuse. C’est lorsqu’on dessine et découpe 57 canards à la main qu’on prend réellement conscience du gain de temps que nous offrent les technologies… encore plus lorsqu’on se retrouve à devoir en recommencer la moitié ! Mais au final, ne sont-ils pas beaux ces canards ?
Une expérience de vie
En plus de la découverte de ces pratiques pédagogiques, nous avons pu découvrir une nouvelle culture en vivant en immersion à Mbour.
Je garde en tête l’accueil bienveillant et chaleureux que nous avons reçu, les rires et sourires, les échanges et les danses échangées avec notre groupe et les personnes rencontrées sur place. Bien que ce séjour fut écourté par le Covid-19, je mesure la chance d’avoir pu vivre une telle expérience lors de ma formation.
Enfin, je vous laisse avec un aperçu de notre séjour et vous souhaite de vivre un jour à votre tour une expérience qui puisse vous paraitre aussi belle…
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