Pourquoi partir étudier l’orthopédagogie à Montréal ?
Il y a déjà six mois, je posais mes valises à Montréal. Le temps passe à une allure folle et je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais exprimée sur ce choix par ici. Je vous embarque donc dans l’aventure et pour la comprendre, il faut revenir un peu en arrière…
Je n’ai malheureusement pas de souvenirs de la période où j’ai commencé à réfléchir à ce choix. Je suppose que le désir de voyager et la passion pour mon métier m’ont depuis longtemps inconsciemment amenée à m’expatrier au Canada, pays reconnu pour sa qualité d’enseignement et où il fait bon vivre.
C’est en entamant ma dernière année de formation d’institutrice préscolaire en septembre 2019 que j’ai commencé à réfléchir à mes envies et opportunités concernant les années d’après. À cette époque, je me projette évidemment directement en classe, mais je sais pertinemment qu’une fois lancée, impossible de m’arrêter. En même temps, j’ai tellement envie de prendre une année sabbatique pour commencer le tour du monde… Et puis pourquoi ne pas profiter d’être encore toute jeune et continuer à me former ? Je décide finalement de concilier le personnel et le professionnel en allant me former à l’étranger. Directement, mon choix se porte sur l’orthopédagogie, car je rêve de pratiquer l’inclusion et je sens que mon bagage est incomplet à ce niveau. Je profite de mes cours pour faire mes recherches et je tombe sur la Maîtrise en éducation, option Orthopédagogie que propose l’Université de Montréal. Très vite, mon choix est fait : cette maîtrise est un beau défi et sera une plus-value importante puisqu’elle représente un degré de diplôme de cycle supérieur.
En parallèle, je commence à en parler à mes amis proches. Ma mémoire me joue des tours et ce sont donc eux qui s’en sont rappelés pour moi. Novembre 2019, nous faisons avec Roxanne de la figuration pour un court-métrage et devons faire semblant de parler. C’est en lisant sur mes lèvres qu’elle apprend mon départ pour Montréal. Quelques semaines plus tard, c’est au cours d’une balade dans les Ardennes que je mets au courant la suite du groupe d’amis. Ma famille accepte très vite mon départ : ce choix me ressemble et tous sont d’accord pour dire que l’expérience sera exceptionnelle.
Décembre 2019, je dépose ma demande d’admission auprès de l’Université de Montréal. Je fais confiance à mon intuition, car je ne récolte aucune information et aucun témoignage concernant une précédente expérience similaire.
Janvier 2020, je suis en stage en troisième maternelle dans une école de Louvain-la-Neuve. Après des stages épuisants, celui-ci me ressource. J’en suis désormais convaincue : le métier d’institutrice est le plus beau au monde ! Je fais la connaissance d’Isabelle, ma maître de stage qui deviendra plus tard ma collègue, car je ne le sais pas encore mais rien ne se passera comme imaginé. Isa, si tu passes par ici… 🤍
Le 31 janvier 2020, je reçois un avis d’admission positif. Ça y est, tout devient concret : je pars à Montréal pour les trois prochaines années ! Avec Oriane, une amie d’enfance, nous nous rendons compte que nous avons déposé notre candidature en parallèle. L’aventure se fera donc à deux.
Début février, je m’envole au Sénégal afin de réaliser mon dernier stage. Les semaines passent et sont remplies d’émotions. Nous sommes désormais en mars 2020 et vous vous en doutez : la pandémie chamboule nos projets à tous. Nous sommes rapatriées du Sénégal et désormais en confinement. Je poursuis mes études et rédige mon travail de fin d’études à distance avec Sarah, mon binôme. En parallèle, je lance les démarches d’immigration pour obtenir le Certificat d’Acceptation au Québec et le Permis d’Etude qui me permettront d’arriver au Canada. Je risque encore de ne pas obtenir mes papiers et donc ne pas pouvoir intégrer l’Université malgré mon admission.
Mes études se clôturent, en ligne.
Le 10 juin 2020, je publie mon site Pigeon Vole. Je saute de joie quand les statistiques me rapportent une connexion tous les quelques jours. Un an après, vous serez une petite centaine à vous connecter quotidiennement. Merci infiniment.
Nous sommes à la fin du mois de juin et je suis censée prendre mon avion début août. Je dois commencer à dire au revoir à mes proches alors que personne ne peut se voir. Les mesures commencent à se relâcher, mais notre famille reste extrêmement prudente afin de protéger mon petit grand-papa dont la santé est extrêmement fragile depuis son AVC. Nous réussissons tout de même à partir camper entre amies et c’est durant ce séjour que je suis diplômée. Je prononce mon serment de Socrate durant une visioconférence, au milieu de la nature et de ma bande de copines d’amour.
Durant les vacances d’été, les avions sont un à un annulés. Les frontières restent fermées aux étudiants internationaux, mes papiers d’immigration sont toujours bloqués et l’Université de Montréal annonce que les cours se poursuivront en ligne. Je réalise que je peux arrêter de dire au revoir : mon départ est repoussé de quelques mois. Même si la déception est là, je relativise vite. Ce délai me donne plus de temps pour dire au revoir à mes proches : trois années d’études, c’est long et le temps ne presse pas.
La suite de l’aventure arrive dans un prochain article, mais « inquiétez-vous pas » comme on dirait ici à Montréal, je suis finalement bien arrivée et écris cet article emmitouflée sous une couverture durant mon premier hiver canadien.
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